Élisabeth Teissier nous explique que l'astrologie ne permet pas de faire des prédictions utiles

Quelques esprits taquins ont eu le mauvais goût de ressortir il y a peu les prédictions énoncées en décembre dernier par la célèbre astrologue au sujet de DSK, lesquelles concluaient : « Pour lui, 2011 sera une année géniale : à 62 ans, c’est l’année de sa vie ! » Si dans son propos les qualificatifs d’« année cruciale » et de « tournant » peuvent jouer de l'ambiguïté, sa conclusion ne peut guère tirer parti de l'oracle à double sens qui sanctifia naguère la Pythie de Delphes lorsqu’elle dit par exemple au roi Crésus : « si tu lances cette guerre, un grand royaume sera détruit ».

Dans un mea culpa sur son blog, elle nous explique à présent l'erreur : « Il se trouve qu’en astrologie comme dans beaucoup de domaines, les extrêmes se touchent. ». En clair, on peut repérer un événement important, mais pas bien dire s'il est heureux ou catastrophique : l'intérêt de la prédiction est donc pour le moins limité. Elle ajoute a posteriori comment elle aurait néanmoins pu mieux faire son travail alors, et nous reconstruit en détails une prédiction plus juste, mais il est vrai que la prédiction d’un événement passé est un peu plus facile...

Au-delà du cas DSK, 2011 aura quand même connu bien des événements extrêmes : multi-révolutions arabes, séisme puis catastrophe nucléaire au Japon, mort de Ben Laden... Mais sur ces sujets, ni Élisabeth Teissier ni semble-t'il ses collègues n'ont détecté d'événement du tout, fût-ce en se trompant d'extrême. Il semble donc que l'astrologie ne sache pas non plus bien dire qu'un événement important (en bien ou mal) va advenir.

Notre star nationale des astres nous offre donc une démonstration magistrale de l'efficacité discutable de cet art.

Fabrice Neyret